Évaluation de la nouvelle classification OMS 2017 des lymphomes B primitifs cutanés à grandes cellules (étude du Groupe français d’étude des lymphomes cutanés) - 15/01/19
Groupe français d’étude des lymphomes cutanés (GFELC)
Résumé |
Introduction |
Devant un lymphome B primitif cutané à grandes cellules (LBPC-GC), la distinction entre « lymphome B diffus à grandes cellules de type jambe (LBTJ) » et « lymphome B centro-folliculaire (LBCF) à prédominance de grandes cellules » a un impact pronostique et thérapeutique fort mais est parfois difficile. Notre objectif principal était d’étudier la reproductibilité et la valeur diagnostique et pronostique des critères morphologiques et phénotypiques proposés par la nouvelle classification OMS 2017.
Matériel et méthodes |
Dans cette étude multicentrique rétrospective, 64 cas de LBPC-GC (>80 % de grandes cellules tumorales) ont été analysés par 2 pathologistes en aveugle. Nous avons aussi testé les algorithmes développés dans les lymphomes B diffus à grandes cellules ganglionnaires prédisant la cellule d’origine afin de déterminer leur utilité diagnostique et leur valeur pronostique dans les lymphomes cutanés.
Résultats |
Selon la morphologie et le phénotype, nous avons classé 32 lymphomes en LBTJ et 25 en LBCF à prédominance de grandes cellules. Sept cas n’ont pas pu être classés. Les critères morphologiques étaient peu reproductibles entre 2 pathologistes experts (Kappa=0,45), contrairement au phénotype (Kappa compris entre 0,58 et 0,91 selon l’anticorps). L’expression de MUM1, BCL2, FOXP1, MYC et IgM étaient en faveur du diagnostic de LBTJ de façon significative. Mais BCL2 était fréquemment exprimé dans les LBCF (28 %). L’expression de CD10, BCL6 et la présence d’un réseau folliculaire dendritique CD21+ étaient significatifs pour le diagnostic de LBCF. Mais BCL6 était fréquemment exprimé dans les LBTJ (78 %). L’index de prolifération Ki67, élevé, et la P63 n’étaient pas des marqueurs discriminants (Annexe A). La mutation MYD88 était présente uniquement dans 22 des 32 LBTJ. Selon les algorithmes de Hans et Hans modifié, les 25 LBCF avaient tous un profil centre germinatif (GC) et les 32 LBTJ tous un profil non-GC. La survie globale était inférieure pour les LBTJ comparée aux LBCF avec une survie intermédiaire pour les cas inclassés (p=0,0002) (Annexe AB). Sur l’ensemble de la série, la survie globale était inférieure pour les cas non-GC (p=0,0002) (Annexe A). Dans les LBTJ, l’expression de MYC était associée aux récidives cutanées (p=0,014).
Discussion |
Nous avons montré l’applicabilité de la classification WHO 2017 des LBPC-GC dans la grande majorité des cas (89 %) mais 7 cas (11 %) restent non classés, avec un pronostic intermédiaire très variable. L’algorithme de Hans modifié, économique par l’utilisation de 2 anticorps (CD10 et MUM1), est suffisant pour différencier les LBCF des LBTJ. Au vu de l’hétérogénéité clinique et histologique du sous-groupe inclassé, de nouveaux outils moléculaires, pour obtenir par exemple des signatures génétiques, sont nécessaires pour mieux classer ces cas et guider leur prise en charge thérapeutique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Classification WHO, Lymphome B cutané, Lymphome B de type jambe, Lymphome centrofolliculaire
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.037. |
Vol 145 - N° 12S
P. S66 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?